Notre scénario économique
Croissance
L’économie mondiale poursuit son expansion mais peine désormais à accélérer. La zone euro et le Japon continuent d’afficher une croissance supérieure à leur potentiel, tandis que les Etats-Unis devraient se reprendre après un début d’année poussif. Le commerce international a redémarré, les investissements donnent des signes de vie et la baisse du chômage a soutenu la confiance et les dépenses des ménages. Les économies émergentes contribueront davantage à la croissance mondiale que ces dernières années, même si la Chine devrait ralentir avec l’effet décroissant des mesures de soutien annoncées en 2016.
Inflation
Le rebond des prix pétroliers l’an dernier ne soutient plus l’inflation, faisant craindre (à tort) le retour du spectre déflationniste. Les écarts de production commencent à se résorber et le chômage recule dans les pays développés, ce qui finira par générer des pressions salariales. Même si les banques centrales pourraient tarder à atteindre leur objectif d’inflation de 2%, nous prévoyons une hausse timide mais régulière de l’inflation, même hors composantes volatiles.
Banques centrales
Une croissance mondiale synchronisée et un retour de l’inflation pourraient graduellement inciter les banques centrales à normaliser leurs politiques monétaires. La Réserve fédérale américaine devrait encore procéder à une hausse des taux cette année ainsi que limiter le réinvestissement des obligations arrivant à échéance. Par ailleurs, même si elles ont adopté un ton moins accommodant, nous ne pensons pas que les banques centrales britannique et européenne passeront à l’acte avant l’an prochain. Toutefois, la BCE devrait laisser entrevoir une réduction des achats d’actifs, à compter de 2018.
Les investisseurs ont montré des signes de nervosité après le vote sur le Brexit et les présidentielles américaines, redoutant que les élections prévues en Europe en 2017 ne produisent des chocs similaires. Ces craintes se sont avérées infondées jusqu’à présent et, dans l’ensemble, l’environnement a été bien plus favorable qu’attendu.
Une crise politique a été évitée en Europe
Le gouvernement minoritaire de centre-droit de Mariano Rajoy est resté au pouvoir en Espagne, les populistes d’extrême-droite n’ont pas joué les trouble-fêtes lors des présidentielles autrichiennes ni lors du scrutin parlementaire néerlandais et, plus important encore, Emmanuel Macron a été élu président sur la base d’un programme explicitement réformiste et pro-européen.
Il convient de noter l’embellie économique en Europe : la baisse du chômage se poursuit, les chefs d’entreprise ont repris confiance dans le secteur manufacturier et les services, et le sentiment des ménages a récemment inscrit un plus haut depuis 10 ans. Ce contexte est renforcé par une puissante conjonction de facteurs (euro sous-évalué, politique monétaire ultra-accommodante, fin de l’austérité budgétaire). Par ailleurs, les récents plans de sauvetage de banques espagnoles et italiennes témoignent d’une approche plus pragmatique pour remédier aux difficultés du système financier.
Mais pas à Washington ni à Westminster
Au Royaume-Uni, l’incapacité de Theresa May à obtenir une majorité renforcée lors des élections anticipées de juin n’a fait qu’accroître les doutes entourant les négociations sur le Brexit. La croissance du PIB au premier trimestre a été revue à la baisse et l’inflation induite par la dépréciation du sterling entame la confiance des ménages et leurs revenus disponibles.
Aux USA, le regain de confiance des petites entreprises après la présidentielle n’est pas encore corroboré par la mise en oeuvre des réformes phares du président en matière de commerce et de fiscalité. En outre, l’indice de surprises économiques calculé par Citi est tombé à son plus bas niveau depuis 2011.
Pour autant, il reste trop tôt pour sortir des actifs américains et britanniques...
Tout d’abord, compte tenu de la déception suscitée par l’inaction de Donald Trump, tout progrès dans la réforme des soins de santé, la déréglementation ou la refonte du système fiscal serait salué par les investisseurs. Ensuite, l’économie américaine continue de créer de nombreux emplois et grâce à la hausse seulement progressive de l’inflation hors composantes volatiles, il est peu probable que la Fed se retrouve contrainte de durcir sa politique monétaire au point de fragiliser le potentiel de croissance. Enfin, les surprises économiques arrivent par vagues (après une longue période de mauvaises surprises, les économistes ont abaissé leurs prévisions, ouvrant la voie à un cycle de bonnes surprises).
Au sein du gouvernement britannique, une approche plus pragmatique des négociations sur le Brexit a été réclamée (notamment par le Chancelier Hammond). Il est possible que les mauvais résultats de Mme May aux élections remettent en cause son leadership, et le moindre soupçon d’un Brexit « plus doux » pourrait entraîner une réévaluation des risques baissiers pesant sur la livre sterling.
... et des risques baissiers subsistent en zone euro
En Italie, où il est encore question d’élections anticipées, la plupart des sondages depuis fin février donnent le mouvement populiste Cinq Etoiles gagnant sur le parti démocrate au pouvoir. En Espagne, la poussée du parti de gauche, le PSOE, pourrait représenter un défi pour le gouvernement minoritaire du Premier ministre Mariano Rajoy. De plus, il est encore à craindre que les réformes du marché du travail proposées par Emmanuel Macron suscitent une vague de protestations et de grèves.
Il convient donc de ne pas extrapoler l’avenir à partir des récentes tendances. La zone euro a vu ses perspectives s’améliorer, mais des risques baissiers subsistent. Et si les difficultés rencontrées par Theresa May et Donald Trump sont sérieuses, elles ne sont pas insurmontables.
Une légère surexposition aux actifs risqués reste judicieuse
Ce positionnement serait justifié par la reprise économique mondiale ainsi que la remontée des bénéfices et l’amélioration des fondamentaux des entreprises. Dans l’ensemble, les valorisations des marchés actions étant élevées, les investisseurs devraient privilégier les marchés susceptibles de rattraper leur retard, comme la zone euro et le Japon. L’évolution des cours est globalement positive, mais certains indicateurs (comme la volatilité implicite) reflètent une confiance excessive des investisseurs. Une bonne diversification entre les différentes classes d’actifs et l’utilisation de thématiques d’investissement devraient permettre aux investisseurs de profiter du potentiel de hausse, sans prendre de risques inconsidérés.
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